Etoiles filantes, idolâtrie et superstition
Si lorsqu’on voit une étoile filante et que l’on fait un voeux « on rend un culte aux étoiles ». Est-ce de l’idolâtrie ?
Question d’un visiteur
Pour bien répondre à cette question, il convient de d’abord définir ce qu’est l’idolâtrie, avant de se pencher sur ce que l’on fait lorsqu’on « fait un voeux ».
Contenu
Définition de l’idolâtrie
Ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres […] ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. […] eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen !
Romains 1:21.23.25 Traduction de La Colombe
Si nous partons de ces quelques versets de l’épître aux Romains, vous avez probablement envie de me rétorquer que vous ne vouez pas de culte à une image ou une statue représentant un homme ou un animal. Vraiment ? En regard de ce passage, nous comprenons que l’idolâtrie est le fait de placer quelque chose à la place de Dieu. « Ils ont remplacé […] Dieu ». Certes, aujourd’hui nous ne vouons plus beaucoup de culte à des idoles de façon similaire à ce qui était le cas dans le bassin méditerranéen au premier siècle. Nous avons cependant des choses ou des personnes que nous plaçons à la place de Dieu. Cela peut-être un conjoint, une équipe sportive, un hobby, un besoin physiologique, le succès, l’approbation des autres, etc.
Faire un voeu : de l’idolâtrie ?
Le fait de faire un voeu lorsque l’on voit une étoile filante (ou en soufflant une bougie) ne correspond pas tout à fait à la définition ci-dessus. Avec les voeux, nous nourrissons une croyance que si nous accomplissons un certain rituel, alors nous serons récompensés. Il s’agit plutôt de superstitions, souvent plus difficile encore à identifier. En effet, certaines superstitions peuvent prendre des allures très pieuses. Je peux nourrir la croyance que si je lis la Bible au moins 30 minutes le matin, alors Dieu bénira ma journée. Il est ainsi possible d’investir différents comportements religieux de pouvoirs surnaturels en eux (participation au culte, à la Sainte Cène, récitation du Notre Père, …).
La superstition, une forme d’idolâtrie
Si je ne m’aventure pas à identifier les voeux comme étant de l’idolâtrie, il faut reconnaître less similitudes. Dans les deux cas, nous cherchons ailleurs qu’en Dieu une source surnaturelle d’accomplissement de nos désirs. Je définirai donc la superstition comme une forme d’idolâtrie. Jean Calvin les mets également en lien :
Nous avons aussi à observer de quelles astuces la superstition se joue. Car elle ne nous fait pas tellement décliner à dieux estranges, qu’il semble advis que nous délaissions du tout le Dieu vivant, ou vueillons le réduire en nombre commun : mais en luy laissant le souverain degré, elle l’environne d’une multitude de petis dieux : entre lesquels elle partit sa vertu. Et ainsi la gloire de sa divinité est esparse çà et là, tellement qu’elle est toute dissipée.
Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, I, XII, 1.
Chercher la relation
L’élément problématique de toute superstition, c’est qu’à travers elle, nous cherchons à maîtriser notre environnement. C’est une manière de dire : « Puisque j’ai accompli tel rituel / été fidèle au culte / pris la Cène, alors Dieu / l’univers a une dette envers moi. » J’entends déjà votre réfutation. « Je n’y crois pas vraiment. » En effet, la plupart d’entre nous n’y attachent pas de véritable pouvoir. Pourtant, nous pouvons nous surprendre à néanmoins pratiquer différentes formes de superstition. Et quelque part, une petite voix, nous dit que peut-être cela va marcher.
Cherchons donc plutôt la relation à Dieu, dans la prière en particulier. Je peux lui formuler mes désirs, lui présenter les aspirations de mon coeur. Mais dans le contexte d’une véritable relation, dans un dialogue où je sais que la réponse peut être « oui », mais qu’elle peut aussi être « non » ou « plus tard ».
4 Comments
Plume
Je vois davantage les vœux comme un espoir, en quelques sorte je vais lire les évènements avenir avec des lunettes colorées de mon vœu. Faire un vœux dit aussi à notre inconscient de nous orienter vers la réalisation de ce voeu.
Un exemple, A 20 ans, célibataire, j’ai fait le vœu en soufflant mes bougies qu’à mes trente ans je sois mariée avec des enfants… Mon vœu s’est réalisé, mais il n’y avait rien de magique là-dedans. C’est plus une sorte d’orientation intuitive qui m’a fait faire des choix, de multiples choix pour arriver à la réalisation de ce voeu ou de cet objectif. Un vœu est aussi la concrétisation, la verbalisation de tout un cheminement inconscient. On ne souhaite pas les choses par hasard.
Et Oui, quand j’ai vu la comète, il y a eu dans le désordre de l’émerveillement, de l’humilité, et de la reconnaissance, mais aussi un voeu. J’examine souvent ma conscience pour justement décelé ce qui peut devenir une idole au sens biblique que vous décrivez. L’éducation de nos enfants nous a demandé tellement d’énergie que parfois oui, cela a pris le pas sur ma relation à Dieu, j’espère qu’Il comprendra , je ne me sens pas coupable… Depuis des dizaines d’années j’essaie de ne m’attacher à rien qui puisse m’éloigner durablement de Dieu.
Philippe Golaz
Je vous rejoins tout à fait sur les voeux comme l’expression d’un espoir et/ou d’un désir profond. Mais « le cœur est tortueux par-dessus tout. Et il est incurable : Qui peut le connaître ? » (Jer 17:9).
C’est pourquoi j’invite plutôt à déposer ces espoirs et ces désirs devant Dieu. L’émerveillement devant les beautés de la Création (une étoile filante, une comète, …) peuvent être des sujets de louange, et des encouragements à présenter à Dieu nos aspirations les plus profondes, afin de cheminer avec Lui dans la vie. Si cela est vécu dans la prière, alors il y a toujours la place pour « lire les événements à venir avec des lunettes colorées » de la prière. Si ma prière est exaucée, je peux alors remercie, louer, Dieu. Si ma prière n’est pas exaucée, je peux alors humblement porter devant Dieu mon incompréhension, ma déception, mon besoin de comprendre. Difficile de faire cela avec une étoile filante, qui a disparu aussi vite qu’elle était apparue.
Minger
Dans un regard perdu dans ce mouvement cosmétique , sans doute au hasard d’ une étoile filante et que l’on fait un vœux « on rend un culte aux étoiles ». Est-ce de l’idolâtrie ?
Certes comme beaucoup le font c’est de la superstition agnostique !
Par contre si à ces mêmes « illuminés » quand bien même fussent-ils chrétiens , on dit croyez-vous au miracle du soleil à Fatima ?
La réponse sera sans doute , je ne connais pas , c’est sans doute une histoire du culte catho-marial ..
Un article impartial sérieux parmi tant d’autres …
https://www.lefigaro.fr/sciences/2017/05/13/01008-20170513ARTFIG00121-l-enigme-de-la-danse-du-soleil-a-fatima-peut-elle-s-expliquer-par-la-science.php
« Fatima le phénomène annoncé le 13 mai 1917 par la vierge aux trois jeunes voyants, Lucie, Jacinthe et François pour le 13 octobre 1917 fut une «danse du soleil». Ce jour-là, des mouvements furent effectivement constatés dans le ciel par une foule de 70.000 personnes. L’envoyé spécial du journal O Seculo, Avelino di Almeida, ouvertement laïque et non croyant, le décrivit avec grande précision dans son journal ».
C’est encore une fois, Marie Mère de Dieu, qui s’adresse avant tout à celles et ceux qui croient en sa divinité …Et n’allons pas inventorier les innombrables miracles et apparitions , qui au passage Marie parle à ceux qui croient en elle !
N’allons pas dire , comme le Pape François dans ses multiples contradictions , que toutes les religions sont bonnes et elles ont été voulues par Dieu …Sans aucun doute pas !
« Je suis la vérité le chemin et la Vie … »
D’ailleurs , dernièrement , le camouflet reçu pour Sainte Sophie , rappelle sabre en main , la douloureuse vérité de la reconquête qui est à des lieux de l’angélisme ambiant …
Les Patriarches orthodoxes eux sur la question , ont été beaucoup plus ferment et défenseurs de la chrétienté …
Donc commençons par croire dans les signes venus du ciel , en ce qui est concrètement fait et prescrit …
Philippe Golaz
Merci Minger de votre commentaire. En tant que réformé, je n’arrive pas à vous suivre sur la voie mariale. Que le Dieu Créateur, dans sa toute puissance, agisse sur Sa Création, je n’en doute pas. Qu’IL puisse nous donner de voir et de vivre des miracles, je n’en doute pas non plus. Mais je ne vois pas comment, à partir du texte biblique, justifier l’appellation de Marie « Marie Mère de Dieu » (les majuscules signifiant qu’il s’agit d’un titre plus que d’une description du fait qu’elle a enfanté le Christ). Toujours en ayant la Parole de Dieu comme référence, je ne vois rien qui puisse justifier que Marie soit de nature divine et qu’elle s’adresse aux vivants. Je crois fermement que Marie tient une place importante dans le coeur du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Mais toute notion de dévotion et de divinité de Marie, je me dois de les réfuter comme étant précisément de l’ordre de l’idolâtrie, car on place alors une personne, créature de Dieu, à Sa place.