Ce n’est pas une blague : Le Christ est ressuscité !
Texte : Jean 20:1-18
Ce n’est pas une blague !
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité, ce n’est pas un poisson d’avril, pas une blague ! Vraiment ? Une blague, c’est quelque chose qui n’est pas vrai, qui n’est pas croyable. Et la résurrection, pour Marie de Madgala, c’est quelque chose difficile à croire. Elle qui avait suivi Jésus, elle qui l’avait entendu annoncer sa mort et sa résurrection. Quand le matin de Pâques elle voit le tombeau vide, c’est tout ce qu’elle voit : du vide. Vide de Jésus, vide d’espérance, vide de foi, vide de Dieu. A ce moment-là, elle est encore complètement habitée, enveloppée par Vendredi Saint, par le découragement, le désespoir. Jésus de Nazareth, son maître bien aimé, est mort.
Nos « Vendredis Saints »
Martin Luther King, dans une prédication de Pâques, disait aussi sa difficulté parfois à garder la foi, et garder espoir, quand tout ce qu’il voyait c’était la violence. Quand tout ce qu’il voyait c’était la haine. Quand tout ce qu’il voyait c’était le racisme. Quand tout ce qu’il voyait c’était l’injustice. Il était en plein Vendredi Saint. Et nous aussi, il nous arrive d’être plein de Vendredi Saint. J’entend parfois vos récits de souffrance, de maladie, de dépression, de conflits. Autant de situation où chacune et chacun de nous se retrouve en plein Vendredi Saint.
La victoire de la vie
Mais la mort n’est pas la fin. L’histoire ne s’arrête pas là. Trois jours passent, jours de silence. Puis vient la résurrection. De la mort surgit soudain la vie, une vie nouvelle. Et il y a quelque chose d’incompréhensible dans cet événement, quelque chose d’in-croyable. Quelque chose qui dépasse notre entendement et notre compréhension. Marie, en voyant le tombeau vide ne s’écrie pas tout de suite « Jésus est ressuscité ! Alléluia ! » Sa première pensée est : « quelqu’un a volé le corps de Jésus !» Et c’est ce qu’elle s’empresse de dire aux autres disciples. 
Un événement qui met en route
Cette rencontre, enfin, ne laisse pas indifférent, elle ne laisse pas passif. Marie, suite à cette rencontre, elle court vers les autres disciples pour cette fois-ci s’écrier « Jésus est vivant, il est ressuscité ! »
Cette même rencontre a aussi mis en route Martin Luther King, mais d’une autre manière. Il s’est mis en route pour proclamer une autre vérité : « Il n’y a plus nos homme ni femme, ni grec ni juif, ni homme libre ni esclave » Il ajoute : il n’y a plus ni homme blanc ni homme noir. Mais tous nous sommes fils et filles de Dieu, tous nous sommes frères et soeurs du Christ. Il avait beau être en plein Vendredi Saint, malgré les difficultés à garder espoir, il savait que Pâques allait venir, il savait que de cette situation de mort allait surgir la vie, que de cette situation de ténèbres allait surgir la lumière, que de l’injustice allait surgir la justice.
Martin Luther King et son combat en ont inspiré plus d’un au cours de ces 50 dernières années. Le fameux rassemblement de la marche pour la liberté avait réuni en 1963 250’000 personnes. Ce sont pas moins de 800’000 personnes qui ont marché sur Washington le 24 mars dernier pour la Marche pour nos vies, initiée par les étudiants du lycée Stoneman Douglas en Floride où a eu lieu une tuerie le 14 février dernier.
Une autre tuerie, plus proche, vient aussi résonner étrangement en cette période de Pâques, celle qui a eu lieu en France, à Trèbes, la veille de cette grande marche sur Washington. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame y a pris la place d’une caissière, lui sauvant la vie. Ce geste a été perçu comme étant un exemple d’esprit républicain par Emmanuel Macron, il a été perçu comme étant un exemple de quelqu’un qui est porté par les valeurs de la Franc Maçonnerie par la Grande Loge de France, il a été perçu comme un exemple de dévouement chrétien par l’évêque de Fréjus et Toulon. Il apparaît qu’Arnaud Beltrame était un être humain complexe, comme nous tous, et chacun aimerait voir en lui ce qu’il considère comme étant le meilleur qui puisse exister en un être humain. J’aimerais éviter de prêter à un homme décédé une intention qui n’était peut-être pas la sienne. J’ai par contre été touché par ce que sa veuve a dit : « C’est avec beaucoup d’espérance que j’attends de fêter la résurrection de Pâques avec lui. » C’est en elle que j’aimerais voir un exemple d’une femme habitée par l’espérance, par la promesse de Pâques, tout comme l’a été Martin Luther King, à sa manière, et tout comme nous pouvons l’être aujourd’hui. C’est ce qu’il exprime dans son fameux discours « Je fais un rêve ». C’est parce qu’il était habité par cette lumière de Pâques, c’est parce qu’il était habité par la lumière de la résurrection que MLK pouvait rêver. Rêver d’un avenir meilleur, rêver d’un monde plus juste, plus sain, plus libre.
Quels sont nos rêves aujourd’hui ? Comment rayonne en nous cette lumière de la résurrection ?
Prédication du culte de Pâques
1er avril 2018 – Satigny


