Le sauveur de Noël
L’attente d’un sauveur
Marie, Joseph, les bergers et tout le peuple d’Israël attendent un libérateur, un sauveur.
L’Empire romain a pris possession du pays, leur impose des restrictions, des lois et des impôts élevés. Luc met en lumière cette confrontation de deux mondes. Il mentionne César Auguste et Quirinius (Luc 2:1-2), avant d’évoquer le roi David (Luc 2:4), ancêtre de Joseph. Ce qui est attendu, c’est un nouveau roi David pour mettre à la porte ce César Auguste et ce Quirinius.
Alors quand les bergers entendent les anges leur annoncer la venue d’un sauveur qui sera une grande joie pour tout le peuple, on peut imaginer ce qui a pu traverser leurs esprits. Probablement qu’ils ont imaginé que ce sauveur allait être leur nouveau roi, un nouveau David qui règnerait sur le pays à la place des romains. Un sauveur militaire et politique.
Cette attente vis-à-vis de Jésus, on la retrouve en divers endroits des évangiles. Pourtant, ce n’est pas cela que Jésus est venu accomplir.
Dieu là où on ne l’attend pas
Dans sa naissance, tout semble pointer vers le fait que Dieu ne vient pas à notre rencontre là où on l’attend. Cette naissance n’est pas celle d’un conquérant. Elle n’a rien de glorieux ou majestueux. Elle est petite, invisible et humble. Jésus, Emmanuel, « Dieu avec nous », viens vers nous là où on ne l’attend pas.
Il naît dans une famille tout ce qu’il y a de plus banal. Il nait dans une étable, pas dans un palais. Et ses premiers visiteurs sont des bergers, des parias, des exclus de la société.
Pour ces personnages qui accueillent ce Messie, ce divin enfant, sont complètement dépassés par la situation. On voit Joseph hésiter et chercher à s’échapper (Matthieu 1). Les autres sont tout autant dans l’étonnement et l’incompréhension.
Pourtant, ils choisissent de faire confiance. Ils choisissent de faire ce saut de le foi. D’entrer dans cette étrange et incompréhensible histoire que Dieu a préparée pour eux.
Dieu a choisi la vie ordinaire de personnes ordinaires, et une étable, pour venir faire irruption dans l’histoire de l’humanité. Nous sommes ici bien loin des images caricaturales de Dieu qui nous sont parfois servies, celles d’un Dieu inaccessible, éloigné, désincarné, à l’image d’une fameuse réplique de Steve Buscemi dans un film pour enfant :
Est-ce que tu penses que Dieu reste au paradis car il vit dans la peur de ce qu’il a créé ?
Justement pas. Dieu est descendu, ici, sur terre, dans une étable.
Noël en 2020
Il y a dans cette histoire de Noël de quoi nous laisser interpeller. Cela va faire une année que nous subissons un virus qui est venu mettre sans dessus dessous notre pays, nos villes, nos emplois et nos familles. Nous avons perdu toute illusion de maîtriser nos vies et notre environnement. Le sentiment de sécurité que nous pouvions avoir s’est révélé n’être rien de plus que cela : un sentiment.
Et nous attendons avec impatience de pouvoir être libérés de cette situation qui nous dépasse complètement. L’annonce des vaccins ces derniers jours a certainement pu nous redonner un peu d’espoir de voir le bout du tunnel. Notre sauveur semble vouloir s’appeler Moderna, Pfizer/BioNTec et d’autres noms qui nous étaient encore totalement inconnus il y a quelques mois en arrière. Et c’est une bonne nouvelle, qui permettra de sauver de nombreuses vies.
La vraie libération
Noël vient nous rappeler alors que si Dieu est un Dieu libérateur, son but premier n’est pas de nous libérer du Coronavirus, tout comme au premier Noël son but premier n’était pas de libérer Israël des romains. Il y a quelque chose de plus important. La libération qui nous est offerte à Noël, c’est celle de tous nos esclavages. C’est une lumière qui vient briller dans les recoins les plus sombres de nos coeurs. Une chaleur dans les moments les plus froids de nos histoires.
Il y a une vraie raison de nous réjouir à Noël. Une vraie raison d’avoir de l’espérance. Pas pour un vaccin, pas pour une reprise de l’économie. Notre espérance à Noël s’appelle Jésus de Nazareth, « Dieu avec nous », dans toute notre simplicité, notre fragilité et notre humilité.
AMEN
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pepscafe
Bonjour Philippe,
excellent rappel, merci !
« Noël vient nous rappeler alors que si Dieu est un Dieu libérateur, son but premier n’est pas de nous libérer du Coronavirus, tout comme au premier Noël son but premier n’était pas de libérer Israël des romains. Il y a quelque chose de plus important. La libération qui nous est offerte à Noël, c’est celle de tous nos esclavages. C’est une lumière qui vient briller dans les recoins les plus sombres de nos coeurs. Une chaleur dans les moments les plus froids de nos histoires ». D’où ces bonnes raisons d’espérer : « Pas pour un vaccin, pas pour une reprise de l’économie [et ni dans le résultat d’une élection]. Notre espérance à Noël s’appelle Jésus de Nazareth, « Dieu avec nous », dans toute notre simplicité, notre fragilité et notre humilité ».
Amen.
Fraternellement en Jésus-Christ et Joyeux Noël plein d’espérance dans Sa Présence,
Pep’s