Une semaine de pasteur
Vous vous demandez ce que fait un pasteur de sa semaine ? Chaque dimanche vous pourriez me demander comment je l’ai occupée, et chaque dimanche la réponse serait différente. Certaines sont riches et stimulantes, d’autres plus calmes. Certaines me font courir d’un bout à l’autre du canton, et d’autres me font rester à Meyrin. Pour moi, cette semaine fut riche et stimulante, bien que cantonnée à ma paroisse meyrinoise, en voici un aperçu.
Mais avant d’aller plus loin dans votre lecture, j’aimerais vous proposer un petit jeu. Prenez un moment pour imaginer ce à quoi une semaine de pasteur ressemble, et indiquez en commentaire ce qui vous aura surpris ou questionné. Et si vous êtes pasteur(e) : à quoi a ressemblé votre semaine ?
Contenu
Lundi – Téléphone des pompes funèbres
Je commence par un temps de prière et de méditation. C’est une habitude que j’essaie de garder. Je parcours le livre des Proverbes depuis janvier dernier à l’aide d’un petit livre écrit par Tim et Kathy Keller : « God’s Wisdom for Navigating Life: A Year of Daily Devotions in the Book of Proverbs ». Ce lundi s’annonce calme et je me réjouis de pouvoir prendre le temps de planifier et de mettre en route mon travail pour la semaine.
A peine mon programme terminé que mon téléphone sonne. Ce sont les pompes funèbres. Quelqu’un est décédé pendant le weekend et la famille souhaite une cérémonie à l’église. Je prend donc rendez-vous avec les proches pour l’après-midi même, et retourne à mon agenda. Il me faut maintenant réorganiser ma semaine en tenant compte de ce service funèbre. Mais pas de panique, j’ai maintenant l’habitude, et c’est serein que je me rend auprès de la famille. Ces visites de deuil sont toujours des moments intenses, pour eux comme pour moi, où nous évoquons le souvenir du défunt, et préparons ensemble la cérémonie selon les voeux du défunt et/ou de la famille.
Mardi – Café avec un collègue
Ce matin, je travaille depuis mon appartement. En effet, la régie nous a informé que des travaux doivent être faits chez nous et qu’il faut que quelqu’un soit là pour ouvrir la porte. C’est un aspect appréciable du métier de pasteur que d’avoir cette flexibilité. On sonne. C’est l’entreprise mandatée pour les travaux. Ils m’informent qu’ils n’ont pas les bonnes pièces et qu’ils devront repasser un autre jour. Tant pis. Heureusement que je n’ai pas eu à prendre congé pour ça.
On re-sonne. C’est mon collègue qui vient prendre le café et récupérer le téléphone de permanence pastorale. On en profite pour prendre des nouvelles et discuter un peu boulot. Le reste de ma journée je l’occupe à préparer le service funèbre de jeudi et le culte de dimanche. Cette semaine j’ai de la peine à me décider sur un texte précis, rien ne me saute au visage comme étant LE texte. Alors je parcours ma Bible de long en large. Enfin je m’arrête et me décide pour 2 Corinthiens 12:1-13. A vrai dire, c’est ce que propose le lectionnaire.
Mercredi – Œcuménisme
Je commence ma journée à l’Eglise Evangélique de Meyrin où je retrouve mes collègues évangéliques et quelques bénévoles. Nous faisons ensemble le point sur les cultes en EMS, service que nous assumons en collaboration. A la fin de la séance, nous nous rendons à l’EMS pour leur communiquer les dates pour 2019 et discuter de questions organisationnelles.
Dès que c’est terminé je m’éclipse et traverse Meyrin à pieds sous une pluie fine pour rendre visite à une paroissienne qui me l’a demandé. Je me perds un peu en route en voulant prendre un raccourci. Ensemble nous prenons le thé, je l’écoute me partager ce qu’elle a sur le coeur et nous lisons ensemble un de ses passages préférés de la Bible.
Midi déjà, je rentre avaler un rapide diner avant de me remettre au travail. J’avais presque oublié que les enfants du catéchisme seront là jeudi et qu’il faut que je prépare la séance. J’engloutis mon souper avant de retourner au bureau pour une séance de préparation de la célébration de Noël. J’y retrouve un collègue évangélique et un des prêtre est aussi présent. C’est qu’à Meyrin, on fête Noël de manière oecuménique. Autour de cette table les idées et envies fusent, certaines plus loufoques que d’autres.
Jeudi – Catéchisme
Ma matinée est libre. Ouf ! Je commence par prendre un temps de prière et de méditation. Puis, je reprend une dernière fois le déroulement du service funèbre, je peaufine ma rencontre de catéchisme, et j’avance dans la préparation de mon culte de dimanche. Dès que le déroulement de celui-ci est mis au propre, j’envoie le tout à l’organiste pour qu’elle ait le temps de répéter les chants, et je téléphone au lecteur pour lui communiquer les passages choisis.
A 13h je saute dans mon costume afin d’être un peu plus présentable, sans oublier une petite croix que je fixe soigneusement au revers de ma veste. Ce sera ainsi plus facile pour les personnes présentes de m’identifier. Il arrive parfois qu’on m’adresse un « bonjour mon père » très révérencieux qui ne manque pas de m’arracher un sourire. Mais je ne sais pas si c’est juste à cause de la petite croix. La famille arrive, suivie de près par les pompes funèbres. Nous réglons encore les derniers petits détails avant que je n’enfile ma robe pastorale. La cérémonie – simple – se déroule bien. Nous terminons par partager le verre de l’amitié dans un restaurant des environs.
Mais il me faut rapidement faire mes au revoir aux proches car les catéchumènes vont bientôt arriver au Centre Paroissial et le goûter n’est pas encore prêt. Les enfants arrivent, accompagnés de leurs parents ou grands-parents. Aujourd’hui nous parlons de la prière. Les enfants ont des idées très intéressantes sur l’efficacité de celle-ci. Ils sont tous certains que ça marche, mais pas toujours comme on veut. Les enfants repartis, je range et nettoie rapidement la salle avant de rentrer souper. Il faut que tout soit prêt pour accueillir un dernier rendez-vous à 20h.
Là, ce sont les conseils des communautés protestantes et évangéliques qui se réunissent. Ensemble, nous faisons le point sur les activités que nous avons eues en commun, comme les cultes de l’été ou la kermesse oecuménique, et discutons des actions futures que nous souhaitons vivre ensemble. Tout le monde est partant, me voilà rassuré et encouragé à poursuivre cette belle collaboration.
Vendredi – Culte en EMS
Je me lève tôt. Je suis attendu à 10h à l’EMS pour le culte, mais je ne suis pas encore complètement prêt. J’avale rapidement une tartine et un verre de jus d’orange et sors dans le froid prendre mon bus. Je regrette déjà de n’avoir pas plutôt pris un café, je sens que j’en aurais eu besoin. Sur place, une douzaine de résidents attendent mon arrivée, de même que deux bénévoles. Ensemble, nous chantons, prions et partageons la Sainte Cène.
Un des bénévoles m’attrape alors que je range mes affaires et m’invite à prendre un café chez lui. J’accepte avec plaisir. Non seulement je n’ai pas encore eu l’occasion de bien faire connaissance avec son épouse et lui, mais l’idée d’un café me semble à elle seule merveilleuse.
Mon après-midi est libre, et il ne me reste plus qu’une seule tâche pour la semaine : finaliser mon culte de dimanche. Entre temps, à force de ruminer le texte biblique, j’en ai découvert la profondeur et la pertinence pour aujourd’hui. Je prépare les intentions de prière en lien avec la prédication, j’essaie de ne rien oublier dans les annonces, choisis quelques autres prières dans des recueils que j’adapte ensuite. Voilà, je suis prêt !
Samedi – Congé
Le samedi est mon jour de congé. Il n’est pas toujours facile de le respecter, mais généralement j’y arrive. Il faut dire qu’il n’y a plus beaucoup de mariages célébrés à l’église, et il n’arrive que rarement que des activités de la paroisse aient lieu à ce moment de la semaine.
Dimanche – Culte
Cette fois-ci je ne prêche pas à Meyrin mais à Russin, dans ma paroisse de stage. C’est une très belle petite chapelle qui m’attend là-bas. Grâce au chauffage mis en route la veille, nous bénéficions d’un bon 11°C au début du culte. Nous terminons avec un degré supplémentaire au thermomètre, sûrement grâce à la vingtaine de personne réunies qui ont contribué à ajouter un peu de chaleur.
Alors ? Surpris(e) ?
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