Notre identité en Christ (1/2)
Lecture : Ephésiens 1:1-14
Une identité en crise
Qui suis-je ? J’ai avec moi, ma carte d’identité. Nous en avons chacun une. Est-ce que vous diriez que cette carte résume correctement qui vous êtes ? Il y a bien plus à notre identité que notre date et lieux de naissance, notre taille, etc. Cette question, qui suis-je ?, Calvin a écrit que l’on ne peut y répondre sans chercher à répondre également à la question « qui est Dieu ? » Qui suis-je et qui est Dieu, ces deux questions viennent déterminer, façonner ma manière de me percevoir moi-même et de percevoir le monde qui m’entoure. Dès la naissance, mon identité est façonnée par mes parents, par mon entourage. Qui je suis aujourd’hui, est façonné par mon passé. La question de l’identité, est peut-être l’une des questions les plus importantes à ce jour en occident. On parle d’identité nationale, d’identité sexuelle, d’identité de genre, d’identité en Eglise aussi. L’omniprésence de cette question traduite un malêtre de l’occident où la société est obnubilée par le soi, par qui je suis. Nous sommes dans une société où l’on crie à l’aide, où l’on cherche désespérément une réponse à la question « qui je suis ? », mais où l’on refuse aussi toute tentative d’aide, toute réponse qui viendrait d’ailleurs. Comme si l’individu était plus important que la société à laquelle il appartient, comme si l’individu n’avait pas besoin des autres pour être quelqu’un. Et pourtant, aussi bien la Bible que la sociologie nous disent le contraire. C’est avec les autres, c’est par les autres, que je peux savoir qui je suis. « Je suis un homme », et ça je le sais parce que d’autres hommes m’ont reconnu comme faisant partie de cette catégorie d’êtres humains. « Je suis pasteur », et ça je le sais parce que vous, vous me reconnaissez en tant que tel. Je suis Suisse, et ça je le sais parce que le reste des suisses me reconnaissent comme faisant partie des leurs.
Une identité qui nous dépasse
Cette question, qui suis-je, n’est pas une question moderne. C’est une question que l’humanité s’est toujours posée. C’est une question que l’apôtre Paul s’est également posée. Sa réponse, elle est au tout début de l’épitre aux Ephésiens « Paul, apôtre de Jésus Christ, par la volonté de Dieu ».
Paul n’a pas toujours été du côté de Jésus Christ. Il a commencé par être un des plus fervents ennemis des chrétiens. Mais il ne laisse pas ce passé-là entacher son identité présente. Il est désormais apôtre de Jésus Christ. Et si cela est possible, c’est parce que Dieu lui-même l’a décidé. Il ne s’est pas levé un matin, et n’a pas décidé de matin-là, tout seul, de changer d’identité pour devenir apôtre de Jésus-Christ, mais Dieu a choisi de ramener Paul dans son amour divin, de faire de lui son fils bien aimé, et d’en faire son apôtre. Paul a reçu cette nouvelle identité de la part de Dieu. En tant que chrétiens, nous recevons une nouvelle identité de la part de Dieu, une identité qui surpasse toutes les autres.
Un héritage
Parmi tout ce qui compose notre identité, un grand nombre a été hérité. Nous avons hérité notre nationalité, notre nom de famille. Notre position sociale est le plus souvent héritée. On hérite nos traits physiques, et parfois aussi nos traits de caractère. Tout cela, on l’hérite de nos parents terrestres. Qu’en est-il de notre Père céleste ? Paul nous affirme qu’en Christ, nous devenons ses héritiers, héritiers de Dieu. « En Christ », « Par Jésus Christ », « en son bien aimé », Paul insiste encore et encore que c’est « en Christ » que nous devenons héritiers du Père, que c’est parce que nous sommes en Christ et que Christ vit en nous, que le Père peut nous regarder comme ses fils et ses filles bien aimés. Pour illustrer cela, voici comment Paul s’adresse aux Ephésiens « aux saint qui sont à Ephèse et qui sont fidèles en Jésus Christ. » Est-ce que cela vous arrive souvent de vous présenter comme ça ? « Bonjour, je suis Philippe, Saint et fidèle en Jésus Christ » ? Jésus Christ est saint et fidèle, et parce que nous sommes en lui, alors nous sommes nous aussi saints et fidèles. Peu importe ce que le monde dit que nous sommes, peu importe toutes les casseroles que l’on peut avoir et que l’on laisse déterminer qui nous sommes. En Jésus Christ, nous sommes saints et fidèles. Et ce n’est qu’en Jésus-Christ que nous pouvons l’être, il n’y a pas d’autres chemin.
A quoi sers-je ?
Mais cette nouvelle identité en Christ, à quoi est-ce qu’elle ressemble ? Car notre identité, c’est aussi quelque chose de visible. Par le choix de nos vêtements, de nos postures, de notre vocabulaire, ce sont autant de moyens que nous utilisons pour proclamer, pour révéler, notre identité. A quoi ressemble donc celui dont l’identité est « en Christ » ? « Afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit. » Beaucoup de choses sont dites ici en deux versets. Nous sommes appelés à « la louange de sa gloire ». La première marque, la première caractéristique du chrétien, c’est son attitude de reconnaissance. D’être simplement reconnaissants de cette grâce immense qui nous est faite, de cette possibilité qui nous est offerte d’être libéré de tous ces fardeaux du passé qui nous pèsent. S’ensuit, écouter la Parole de Dieu, et croire. Croire ici ne signifie pas simplement croire que Dieu existe, mais croire que ce qu’Il nous dit, croire que ce qu’Il dit de nous quand il dit que nous sommes saints et fidèle, est vrai.
Parce que nous sommes en Jésus-Christ, nous sommes saints et fidèles.
AMEN
Prédication prononcée le 11 février 2018.
2 Comments
Pingback:
Pingback: