Ces communautés qui m’inspirent : Hopera
Ce billet fait partie d’une mini-série autour des communautés qui m’inspirent, me questionnent et m’encouragent dans mon ministère.
Contenu
De quoi je parle ?
Nous ne sommes jamais que le produit des communautés que nous avons fréquentées et qui nous ont façonnées. Dans mon ministère, je ne peux pas nier la manière dont j’ai été façonné par différentes communautés, à commencer par ma communauté de « départ ». Depuis là, différentes églises sont venues questionner et enrichir mes acquis de départ pour façonner la vision que je porte et que je souhaite vivre dans la communauté dont j’ai aujourd’hui la responsabilité. Je réalise aussi le danger de me laisser happer par les choses à faire, et d’en oublier ma vision. Dans cette mini-série de billets, je souhaite mettre en avant ce que ces différentes expériences m’ont apporté, en quoi elles sont venues questionner ce que je prenais pour acquis dans mon ecclésiologi, et comment j’aimerais pouvoir vivre cela dans mon ministère actuel. J’ai été encouragé dans cette démarche notamment par l’ami théologeek et sa cartographie des formes de spiritualités chrétiennes.
Une expérimentation romaine
Au cours de mes études de théologie, j’ai eu la chance de partir un semestre en échange à Rome. Plus qu’une expérience théologique, j’y ai aussi cherché à vivre une expérience spirituelle différente de ce dont j’avais été habitué en Suisse. C’est ainsi que j’ai fréquenté l’église Hopera (à l’époque Chiesa Evangelica di San Lorenzo). Il s’agit d’une communauté non-dénominationnelle (comprenez : évangélique), implantée en 2012 par le pasteur brésilien René Breuel et sa femme Sarah.
Être acteur du culte
Vivre un culte à l’église Hopera, c’est voir se succéder beaucoup de personnes. Sans compter le groupe de louange (qui s’appelle lui Hopera Worship), on y trouve facilement 7-8 personnes qui se succèdent pour une lecture, une prière, une annonce, ou aider au service de la Cène. A côté de cela, d’autres personnes encore s’occupent de l’accueil ou de la garderie. Bref, vous avez d’entrée de jeu une communauté qui semble dynamique.
Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était à recevoir un coup de fil du pasteur après mon deuxième dimanche avec eux. Il me proposerai d’aider au service de la Cène le dimanche suivant. Lors d’un repas, il m’a expliqué qu’il considérait le culte comme la porte d’entrée de la communauté. Dans cette communauté, chacun avait un rôle à jouer, une place à prendre. Et quand quelqu’un nous rend visite, on ne le laisse pas planter dans le hall de notre maison. Le culte est donc divisé en de multiples petites unités, et chacun, à tour de rôle, est appelé à servir. Ne serait-ce que pour une minute.
J’ai personnellement très vite senti une différence. Certes, je me sentais bien dès le début dans cette communauté. Mais le fait d’accomplir ce petit acte de service a eu deux effets immédiatement perceptibles. Premièrement, j’ai été repéré comme nouveau par l’ensemble de la communauté, ce qui m’a rapidement permis de multiplier les liens. Deuxièmement, je me suis senti pleinement membre de ce groupe dès ce moment-là. J’ai cessé de me rendre à cette église, pour me rendre dans mon église dès le dimanche suivant. Sur les 6 mois qu’ont duré mon séjour je n’ai aidé au service du culte que 2 ou 3 fois peut-être, mais cela a fait toute la différence.
Rendre le culte à la communauté
Voilà une première expérience qui m’a amené à me demander comment rendre le culte à la communauté. Nos églises sont bien souvent enfermées dans un cléricalisme dont il peut être difficile de sortir. Mon Eglise propose de former des prédicateurs, mais cela a de la peine à vraiment prendre. Peut-être qu’en invitant l’ensemble de la communauté à se mobiliser dans la célébration du culte, nous arriverions alors à alléger le poids que chacun doit porter ? Peut-être qu’ainsi il nous sera à nouveau possible de proposer des cultes chaque dimanche, au lieu d’un dimanche sur deux ?
Une communauté tournée vers l’extérieur
Hopera est une église résolument tournée vers l’extérieur, et qui cherche constamment à être en contact avec la culture ambiante. Pour ce faire, ils mettent en place toutes sortes d’événements où l’Eglise et le Monde peuvent se rencontrer. Que ce soit dans un parcours de découverte de la foi, lors de débats, d’exposition de photographies, etc. Je n’ai pas exploré pleinement cet aspect-là de la communauté durant mon séjour, mais je l’ai découvert par la suite en gardant le lien avec eux. Je vous invite à lire à ce sujet (entre autres) dans ce eBook gratuit (dès la page 32) : Movements of the Gospel.
Et vous ?
Avez-vous vécu des expériences similaires ? Quelles sont les communautés qui vous inspirent vous dans votre vie spirituelle et/ou votre ministère ?
8 Comments
Gasteiner Tamara
Merci pour le partage sur Hopera. J’essaie d’imaginer au moins pour une partie ces initiatives de Hopera. Mais dans un contexte rural, vaudois, ça ne sera pas facile. Ma petite expérience montre que des anciens fidèles (surtout les âgés) ne sont pas très enthousiaste à prendre un rôle actif dans un culte. La question est comment réunir dans un même culte/dans une même paroisse jeunes et âgés et cela avec la même , voir moins de force ministérielle.
Philippe Golaz
C’est en effet un défi de taille. Comment rejoindre les besoins spirituels de différentes générations, quand leurs besoins et attentes sont très (trop?) différent ? C’est une question que j’aborde dans le deuxième billet de cette mini-série. A paraître la semaine prochaine 🙂
Plume
Les communautés qui m’inspirent sont souvent monacales. Ce n’est pas tant la théologie catholique que ce cœur à cœur avec le Christ dans les tâches les plus humbles, le jardin, le ménage, la cuisine, la buanderie. Leur minimalisme, leur esthétique, le fait de ne pas consommer dans l’air du temps, mais d’user avec respect et tempérance, m’encourage énormément dans mon cheminement de vie.
Philippe Golaz
Merci plume pour votre retour. Il est vrai qu’il y également de très grandes richesses dans les communauté monacales. Le Carmel de Mazille en tête pour moi. Et vous, avez-vous des communautés en particulier auxquelles vous êtes attachée ?
Plume
Peut-être la communauté des bénédictine de Martigné près d’Anger. Leur charisme et leur liberté m’a profondément remise en question.
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