Ces communautés qui m’inspirent : Corsier-Corseaux
Ce billet fait partie d’une mini-série autour des communautés qui m’inspirent, me questionnent et m’encouragent dans mon ministère.
Voir ici le premier billet : Ces communautés qui m’inspirent : Hopera
Contenu
De quoi je parle
Nous ne sommes jamais que le produit des communautés que nous avons fréquentées et qui nous ont façonnées. Dans mon ministère, je ne peux pas nier la manière dont j’ai été façonné par différentes communautés, à commencer par ma communauté d’origine. Depuis là, différentes églises sont venues questionner et enrichir mes acquis de départ pour façonner la vision que je porte et que je souhaite vivre dans la communauté dont j’ai aujourd’hui la responsabilité. Je réalise aussi le danger de me laisser happer par les habitudes du lieu et entrer dans une habitude de choses à faire, et d’en oublier ma vision. Dans cette mini-série de billets, je souhaite mettre en avant ce que ces différentes expériences m’ont apporté, en quoi elles sont venues questionner ce que je prenais pour acquis dans mon ecclésiologie de départ, et comment j’aimerais pouvoir vivre cela dans mon ministère actuel. J’ai été encouragé dans cette démarche notamment par l’ami théologeek et sa cartographie des formes de spiritualités chrétiennes.
Un lieu de pré-stage
J’ai débarqué à <a rel="noreferrer noopener" aria-label="Corsier-Corseaux (ouverture dans un nouvel onglet) » href= »http://corsiercorseaux.eerv.ch » target= »_blank »>Corsier-Corseaux en septembre 2016, en tant qu’aide paroissial et co-animateur jeunesse (aux côtés du génialissime théologeek) pour une période de 6 mois. C’était pour moi une manière d’occuper intelligemment la période de creux entre la fin de mes études et le début du stage pastoral. C’est la première communauté que je n’ai pas d’abord fréquenté en tant que « simple » paroissien. Aujourd’hui, je considère ces 6 mois comme une période cruciale, où j’ai pu développer de nombreuses compétences des plus utiles avant d’entrer en stage, et que je continue d’utiliser chaque jour dans mon ministère. J’ai commencé à y développer une posture de leader spirituel avec le groupe de jeunes (génial lui aussi) et j’ai été défié dans ma vision du pastorat et de la communauté. Voilà pourquoi je considère cette paroisse comme un lieu de pré-stage.
J’ai débarqué à Corsier-Corseaux en septembre 2016, en tant qu’aide paroissial et co-animateur jeunesse (aux côtés du génialissime théologeek) pour une période de 6 mois. C’était pour moi une manière d’occuper intelligemment la période de creux entre la fin de mes études et le début du stage pastoral. C’est la première communauté que je n’ai pas d’abord fréquenté en tant que « simple » paroissien. Aujourd’hui, je considère ces 6 mois comme une période cruciale, où j’ai pu développer de nombreuses compétences des plus utiles avant d’entrer en stage, et que je continue d’utiliser chaque jour dans mon ministère. J’ai commencé à y développer une posture de leader spirituel avec le groupe de jeunes (génial lui aussi) et j’ai été défié dans ma vision du pastorat et de la communauté. Voilà pourquoi je considère cette paroisse comme un lieu de pré-stage.
Laïc : un mot interdit
C’est une des leçons importantes que j’ai retenue : le terme de laïc peut être un terme dangereux. Tout d’abord, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit biblique. Au tout début des communautés chrétiennes, Paul ne faisait pas de distinction entre membres du clergé et laïcs. Tous étaient appelés « frères » (Colossiens 4:7 / Philippiens 2:25 / etc.). La seule distinction qu’il fait est une distinction entre les différents dons, qui sont répartis dans la communauté. Et chacun est appelé à les utiliser pour le bénéfice de l’ensemble du corps du Christ (Romains 12:3-8). Ce qui me mène au deuxième problème avec ce terme : il enferme les « laïcs » dans une position d’infériorité et de consommateur. Le pasteur fait et le laïc profite. Alors qu’en réalité, bien que le pasteur possède un ministère particulier, chaque membre de la communauté est appelé à prendre la place qui est la sienne. Chacun selon les dons qui lui ont été accordés.
Honorer : un mot clé
A l’inverse, il convient d’honorer chaque personne. Et comment honore-t-on quelqu’un ? En reconnaissant les dons qui sont les siens, et en lui permettant de les développer en les mettant au service de la communauté. En vivant cela, nous prenons soin des relations entre les membres de la communauté, les honorant eux, et honorant également Dieu qui a fait grâce de ces dons pour qu’ils soient utilisés (1 Pierre 4:10-11)
Diversité : une réalité à vivre
Lorsqu’on s’expose, ne serais-ce qu’un petit peu, à l’oeuvre de l’esprit, immanquablement une grande diversité va émerger de la communauté. Comment faire de la place à chacun ?
Trois cultes se succèdent le dimanche. Un premier très traditionnel, tôt le matin, à 10h un culte plus contemporain avec un groupe de louange et des chants issus de Hillsong, JEM, & co., et le soir un culte « O N » aux couleurs plus charismatiques. Le reste de la semaine, les dons de chacun s’expriment différemment. Que ce soit dans la louange, auprès des aînés ou des jeunes, dans des groupes de maisons ou dans la formation. L’enjeu étant de réfléchir non pas en terme de ce dont j’ai besoin pour soutenir les activités que j’ai moi décidé de développer, mais plutôt de réfléchir en terme de comment je peux permettre à telle personne de développer ses dons au sein de la communauté.
Honorer la diversité de l’Esprit
Honorer la diversité de l’Esprit. C’est ce que je retiens de mes 6 mois passés dans cette communauté de Corsier-Corseaux. C’est aussi un défi que j’essaie de garder à l’esprit et de vivre dans mon ministère. Car après tout, je suis à Meyrin pour servir le Seigneur et cette communauté, pas l’inverse.
Et vous ?
Qu’est-ce que vous pensez de tout cela ? Quelles sont les communautés qui vous inspirent vous, que ce soit dans votre vie spirituelle et/ou votre ministère ?
5 Comments
JM Leresche
Merci, cher Philippe, de ce billet. En vous lisant, je me souviens d’une boutade qui n’en est pas vraiment une quand j’ai entendu : « Dans l’Eglise, il y a les pasteurs, les que-diacres et les que-ques-laïcs ! » Le ton était léger… Quoique !
Et il y a encore cette idée de l’autorité par opposition à l’autoritarisme. Le premier, c’est donner l’espace nécessaire à l’autre pour qu’il devienne qui il est (ou appelé à être), qu’il grandisse. Voilà quelques réflexions à la volée. Belle soirée.
Philippe Golaz
Merci Jean-Marc pour ces quelques réflexions « à la volée » 🙂
Mathieu TCHYOMBO
Profonde réflexion pasteur . Attiré par l’idée du dangereux mot de laïc. Merci
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