Société

#MeToo

Edito publié dans le Bulletin Œcuménique de Meyrin à Pâques 2019.
Image d’illustration par Grant Whitty.

Un tournant a eu lieu au cours de l’année écoulée. Alors que nous fêtons les 60 ans du suffrage féminin en Suisse, voilà que deux femmes font une entrée simultanée historique au Conseil Fédéral après une élection emportée haut la main. Avant cela, nous avons vu et entendu nombre de femmes donner de la voix pour dénoncer les violences, les injustices, et les agressions dont elles sont victimes, rassemblées dans le mouvement #MeToo. Telle une lame de fond à laquelle aucune institution ne peut échapper, à tour de rôles ce sont les domaines des médias, du show-business, de la politique, des sports, de l’armée, de l’Église, et j’en passe, qui sont appelés à rendre des comptes. A juste titre.

En Église justement, nous sommes invités à (re)découvrir ces femmes de la Bible qui tiennent des rôles de premier plan et que l’on a parfois oubliées. De remarquables théologiennes ont récemment publié des ouvrages d’une grande qualité. Christine Pedotti avec « Jésus : l’homme qui préférait les femmes » (Albin Michel, 2018) ou Elisabeth Parmentier avec le collectif « Une Bible des femmes » (Labor et Fides, 2018). 

Héroïne d’un film sorti l’année dernière, Marie-Madeleine se débarrasse (enfin !) de tous les amalgames que la tradition et la pop-culture lui ont imposés au fil des siècles. Elle qui a été la première, avant les apôtres, à rencontrer Jésus ressuscité. La première à être envoyée par le Christ annoncer cette Bonne Nouvelle : à Pâques Dieu change les ténèbres en lumière, de la mort surgit la vie. 

Voilà qu’au cœur de cette Bonne Nouvelle, au cœur de cet événement qui va bouleverser l’histoire de l’humanité se trouve une femme. Une femme chargée de porter au monde cette nouvelle, cette espérance. Alors que les hommes sont cachés derrière la porte bien fermée d’une maison, terrifiés à l’idée de finir eux-aussi sur une croix, les femmes prennent en main l’Histoire avec un grand H. Ce sont elles, Marie-Madeleine à leur tête, qui osent sortir pour aller au tombeau. Plus tard, Jésus retrouvera les apôtres dans leur cachette, mais pas avant d’avoir rencontré et envoyé Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques, Jeanne et Salomé. A une époque où le témoignage des femmes était réputé ne pas être fiable, c’est une véritable révolution que de mettre ainsi en avant leur témoignage, plutôt que celui des apôtres ! Oui, Pâques est une révolution. L’apôtre Paul écrit qu’il «n’y a donc plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les personnes libres, entre les hommes et les femmes. En effet, vous êtes tous un dans le Christ Jésus. » (Galates 3:28

Pâques 2019, Philippe Golaz

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Pasteur dans l'EPG, je partage ici diverses réflexions, prédications et expériences, en espérant créer la discussion afin que nous puissions nous enrichir mutuellement.

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