Prédications

En quête avec les mages

Tous, nous faisons des voyages. Certains sont courts et ne durent que quelques minutes en transport public. D’autres sont plus longs, durant des jours et des jours, et nous conduisant dans des contrées lointaines. Parfois, le voyage n’a pas d’autre but que lui-même. Parfois, la destination est tout ce qui compte. Il est un voyage dont la destination est de la plus haute importance : la vie. Où allons-nous ? Où atterrirons-nous lorsque notre vie aura touché à sa fin ? Alors que nous entrons dans une nouvelle année, j’aimerais vous inviter à faire ensemble un bilan de santé spirituelle. En nous appuyant sur le récit des mages (Mt 2:1-12), voici 4 questions pour commencer la nouvelle année.

L’importance de la destination

Ces quelques mages (combien ils étaient, nous n’en savons rien), apparaissent et disparaissent en l’espace de 12 versets. La tradition a dû beaucoup broder et compléter pour leur donner l’aspect qu’on leur connait aujourd’hui. Néanmoins, nous savons qu’ils étaient astronomes. Ils connaissaient leurs étoiles comme leurs poches. Ils croyaient également que les grands événements de l’histoire, comme la naissance d’un roi, étaient accompagnés d’événements stellaires particulièrement importants. C’est alors qu’ils remarquent une étoile. Etait-ce une nouvelle étoile, ou un alignement de planètes quelconque, cela reste un mystère. Toujours est-il que cet événement était suffisamment important pour qu’ils se mettent en route. Et ils ont un but bien précise : adorer le roi des Juifs (Mt 2:2).

S’il peut nous arriver d’entreprendre un voyage dont le seul but est le voyage en lui-même, il en va tout autrement lorsqu’il est question de notre existence. Cette question devient particulièrement insistante lorsque nous sommes confrontés à la mort d’un proche, et que des enfants posent la question : « Elle est allée où Mamie ? »

Jésus lui répond : « Le chemin, la vérité, la vie, c’est moi. Personne ne va au Père sans passer par moi.

Jean 14:6

Lorsque je pars en voyage, si je veux me rendre à Berne depuis Genève, il faut que j’aille au nord. Si je vais au sud, bien que je risque certainement de voir de magnifiques paysages et de faire de merveilleuses rencontres, je n’arriverai pas à la bonne destination. De même, si notre destination est la vie éternelle dans le Royaume de Dieu, il nous faut passer par le bon chemin, et ce chemin c’est Jésus. « Le chemin, la vérité, la vie, c’est moi. Personne ne va au Père sans passer par moi » dit Jésus (Jean 14:6).

La première question que nous posent les mages est alors : quelle est ton but et ta direction ? Est-ce que tu es en train de te rapprocher du Christ ? Est-ce que tu es à l’arrêt ? Ou est-ce que tu es en train de t’en éloigner ?

Un voyage qui se fait sans bagages

Les mages étaient des personnages importants, fortunés et respectés dans leurs pays. Mais pour rencontrer Jésus, ils ont dû tout laisser derrière eux, et traverser (littéralement) des déserts. Aujourd’hui, on dirait qu’ils ont dû quitter leur zone de confort. Bien plus que leur zone de confort, c’est leur zone de pouvoir, d’influence, de connaissance qu’ils ont dû laisser derrière eux pour s’aventurer dans des terres inconnues, celles d’Hérode.

Hérode, justement. Il se trouve à une dizaine de kilomètres de Bethlehem. Il est au plein centre de sa zone de confort, de pouvoir et d’influence, il a autorité sur toutes les personnes présentent dans la région, y compris les mages, y compris Joseph, Marie et le petit Jésus. Pourtant, il reste terré dans son palais, et préfère envoyer les mages se renseigner. Il a peur de cet enfant, et de ce qu’il peut signifier. Il a peur de perdre son statut, ses richesses, son pouvoir. Et il doit se dire (j’imagine) que cet enfant risque d’attiser la colère de Rome, de menacer la situation politique et la paix religieuse.

La deuxième question qui nous est alors posée est la suivante : qu’est-ce qui t’empêche, toi, de t’approcher de Jésus ? Qu’est-ce que tu as peur de perdre ?

Une rencontre joyeuse

Il faut s’imaginer que les mages étaient le genre de personne plutôt habituées à se que les autres se prosternent devant eux. Mais quand ils sont en présence de Jésus, ce sont eux qui se jettent à terre pour l’adorer. Et je vous rappelle que Marie et Joseph étant qui ils sont, c’est au mieux dans la poussière que ces mages ont trainé leurs beaux habits, au pire dans le fumier.

Parmi les différents clichés qui existent sur les protestants, il en est un qui n’est pas si faux. Nous ne sommes pas des plus expressifs dans nos cultes. Nous savons pourtant très bien nous montrer expressifs lorsque la Nati gagne un match de coupe du monde, ou lorsqu’un de nos enfants ou petits-enfants joue dans un spectacle. Mais à l’église, on préfère rester assis, et éventuellement se lever pour chanter.

Pourtant, de toutes les positions possibles, la position assise est la seule à n’être jamais mentionnée dans la Bible quand il est question de se trouver devant Dieu. Non pas qu’il y ait quelque chose de mal en soi à être assis. Peut-être même que pour celles et ceux qui ont des douleurs au dos ou aux jambes, la position assise leur permet de soulager la douleur, et d’être plus disponibles à la prière. Après tout, la louange vient du coeur.

Mais l’attitude des mages vient néanmoins nous interroger sur la manière dont nous exprimons notre prière, notre louange, notre adoration à Dieu. Peut-être craignons-nous d’être regardés bizarrement par nos voisins si nous nous montrons trop expressifs dans notre louange. Si c’est le cas, rappelons-nous de ces mages, face contre terre dans la poussière, devant les pauvres Joseph et Marie, en adoration devant l’enfant Jésus. Nous avons de la marge avant d’avoir l’air aussi absurde qu’eux.

La troisième question qui se pose à nous est : Qu’est-ce que la rencontre avec le Christ produit en toi, et comment est-ce que tu l’exprimes ?

Une rencontre qui transforme

Comme indiqué plus tôt, les mages n’étaient pas chez eux. Ils étaient sur le territoire d’Hérode, sous son autorité, et il leur a donné des instructions bien précises : « Allez vous renseigner exactement sur l’enfant. Quand vous l’aurez trouvé, venez me prévenir, et moi aussi, j’irai l’adorer. » (Mt 2:8) Mais Dieu les met en garde dans un rêve de ne pas y retourner et de rentrer par un autre chemin. (Mt 2:12)

Ils doivent donc faire un choix. Soit ils obéissent au pouvoir politique en place, soit ils obéissent à Dieu. Ils font bien entendu le bon choix, à savoir celui de rentrer par un autre chemin. Leur obéissance n’est pas une obéissance contrainte et pénible. C’est une obéissance joyeuse et volontaire, qui trouve son origine dans la rencontre merveilleuse avec le Christ Jésus. Ce même Jésus qui dira plus tard :

Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.

Matthieu 7:21

La quatrième question qui nous est alors posée est : Quel changement cette rencontre a-t-elle produit ou initié en moi, et comment puis-je poursuivre dans cette voie dans cette nouvelle année ?

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Pasteur dans l'EPG, je partage ici diverses réflexions, prédications et expériences, en espérant créer la discussion afin que nous puissions nous enrichir mutuellement.

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